Chez les soufis, le samâa: littéralement
"auditions" est un moyen d'accéder à des états de grâce ou
d'extase; par l'écoute spirituelle des mélodies harmonieuses du samâa,
le disciple peut parvenir jusqu'à dévoilement des mystères divins.
En choisissant Bilal Ben Rabah qui
jouissait d'une volupté dans la voix, et une douceur dans
l'interprétation pour faire le premier appel à la prière, le Prophète
a ouvert une porte à la voix humaine pour qu'elle devienne un moyen de
prière. Le Prophète a privilégié la voix humaine comme moyen d'appel
au Divin.
On rapporte aussi dans la tradition que le
Prophète disait à Abdoullah Ben Messaoud : " lis le Coran,
j'aime l'entendre de ta part, car Il (Dieu) t'a donné une des flûtes de
David".
Lorsque le Prophète entra à Médine lors
de son émigration il fût accueilli par les habitants par le chant:
" Talâa el badrou 'alayna", ce qui constitue le noyau primaire
de l' apparition du chant en Islam, et fût utilisé par les soufis dans
leurs réunions en le joignant à leurs états, et leur consciences.
L'interprétation du chant dans ces
réunions se fait par un ou plusieurs membres participants en chantant des
poèmes d'un des Cheïkhs soufis avec des voix faisant vibrer l'âme et
vaciller les corps . Chaque morceau est terminé d'un refrain par
l'ensemble des disciples, que ce soit par l'invocation des noms divins, ou
par les bénédictions sur le Prophète, alors que le chanteur
continue à changer de mélodies d'un moment à l'autre.
(in -Nuits du soufisme en Europe-
Novembre2001/Ramadhan1422)